FRUSTRATION "Uncivilized"
Ok, soyons clairs : le deuxième album de Frustration sera un des disques français les plus importants de l’année à venir.
Déjà parce qu’il est meilleur que tout ce que le groupe a sorti jusqu’à présent. La batterie est statique, fixée, pesante, le bassiste joue comme s’il avait été payé deux fois, les morceaux ont le goût des verres que l’on avale d’une traite avant de payer ses hommages à l’Humanité et le chant de Fabrice Gilbert coule entre chaque note avec l’entrain et l’obligeance d’un type à qu’on aurait réveillé au beau milieu de la nuit pour lui demander de nettoyer le dégueulis d’un chien. En d’autres termes, l’engin est brutal. 10 000 m3 de glace pilée balancés à 900 bar de pression sur les cités endormies, où le rock a remplacé la carte du club de tennis et où les parents sont non seulement au premier rang de chaque concert, mais aussi roadies et préposés au fan-club.
Mais si Uncivilized se fera une place de choix dans les feux hurlants de 2013, c’est aussi et surtout parce que Frustration fait partie des rares groupes qui, aujourd’hui, avec très peu de presse et une estime toute relative de la part des médias, jouent dans toute la France à guichets fermés et réussissent à vendre plus de 10 000 exemplaires de leurs disques, performance à laquelle certains, pourtant soutenus par des budgets promotionnels chiffrés en dépit du rien à foutre, n’osent plus même penser.
Lelo J. Batista
12 titres
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